Mais que sont devenus: Mark Hollis et Talk Talk ?

Publié le par DoRéMich

Oui ! Que sont devenu Mark Hollis et les Talk Talk, disparus, comme par magie, de la scène musicale, tel Batman dans Gotham City?

 

Pour mieux comprendre ce silence radio, reprenons l’histoire depuis le début.

 

Nous sommes en 1979, et le groupe de Mark Hollis, The Reaction, se sépare. Avec l’aide son frère, Mark passe des auditions. Le bassiste, Paul Webb, ainsi que le batteur, Lee Harris, deux amis d'enfance retiennent son attention. La venue du claviériste Simon Brenner complètera le groupe de Mark et de nos deux ex-membres du groupe de reggae « Eskalator ».

 

Juin 1981, le quatuor enregistre ses premiers titres, Candy, Talk Talk et Mirror Man.

Le titre Talk Talk fût enregistré en 1977 par Ed Hollis et The Reaction (le titre s’intitulant à l’époque Talk Talk Talk Talk) et donnera le nom au groupe peu de temps après l’enregistrement.

 

L’année suivante le groupe décroche un contrat avec EMI et enregistre « The Party’s Over » leur premier opus. Celui-ci contient deux tubes : Talk Talk et Today. Talk Talk sera immédiatement associer au mouvement New Romantic et comparé à des groupes comme Duran Duran ou encore The Human League, qui ont aussi Colin Thurston comme producteur.Talk-Talk.jpg

 

Simon Brenner quitte le groupe en 1983 après l’enregistrement du titre « My Foolish Friend » et sera remplacer par Tim Friese-Greene, qualifié de membre non-officiel à sa demande. Ce dernier jouera un rôle de plus en plus important au sein du groupe puisqu’il deviendra claviériste, producteur et co-auteur de la plupart des titres avec Mark Hollis.

 

Un an plus tard, le groupe sort son second opus, baptisé « It’s my life ». Celui-ci connaitra un grand succès en Europe, notamment, grâce aux titres « It’s my life » et « Such a Shame » (inspirée par le livre « The Dice Man » de Luke Rinehart qui raconte la vie d’un psychiatre qui prend des décisions sur base d’un jet de dé).

 

Le paradoxe voudra que, Talk Talk, devenu un groupe incontournable à cette époque sera ignoré à domicile. C’est seulement en 1990 que l’Angleterre découvre ces titres au travers de la compilation « Natural History ».

 

Talk-Talkitsmylife.jpgCe second album marque également le début de la collaboration du groupe avec James Marsh, auteur de toutes les pochettes des albums et singles de Talk Talk.

 

 

The Colour of Spring, troisième galette du groupe sort en 1986 et voit la musique de Talk Talk se modifier en profondeur. Dix-sept musiciens vont participer à l'enregistrement, dont Steve Winwood (guitare/orgue), John Turnbull (guitare), Rupert Black, Ian Curnow (claviers), Phil Reis and Leroy Williams (percussions) et Mark Feltham (harmonica).

 

Le premier single extrait de cet album, Life's What You Make It, sort en décembre 1985 et deviendra l'un des hits de l'année suivante. Porté par cet engouement du public, l'album est lui aussi un succès commercial de Talk Talk dans leur pays d'origine, entrant directement dans le Top 20 en Angleterre.


En septembre 1988 sort Spirit of Eden. Cet album marque une rupture musicale dans la carrière de Talk Talk. En effet, l'album est le fruit d'une année entière passée à improviser librement en studio. Le résultat consiste en un mélange de rock, d’éléments de musique classique et de jazz. Bien entendu, la critique apprécie, mais c'est un véritable suicide commercial pour le groupe, qui refuse de partir en tournée pour le promouvoir. Comme quoi Radiohead n’est pas le premier groupe à avoir opéré ce type de changement brutal.


Pendant l’enregistrement de Spirit of Eden, le manager de Talk Talk tente de libérer le groupe de l'emprise d'EMI. Le groupe signera un contrat pour deux albums chez Polydor peu après. En 1990, EMI publie la compilation Natural History: The Very Best of Talk Talk, et, début 1991, EMI sort History Revisited: The Remixes, sans l'accord du groupe, pour capitaliser sur le succès de Natural History. Furieux, Mark Hollis poursuit EMI en justice, et aura gain de cause en 1992.


Novembre 1991, le cinquième et dernier album de Talk Talk voit le jour et se nomme Laughing Stock. Il paraît chez Verve Records qui est une filiale de Polydor, et qui distribue de nombreux artistes jazz comme Melody Gardot, Ella Fitzgerald, ou encore Antonio Carlos Jobim. Paul Webb ne participe pas à l’enregistrement de l’album, et le groupe y est réduit à Hollis, Friese-Green et Harris, accompagnés de musiciens de studio.


Tout comme Spirit of Eden, Laughing Stock consiste en un travail de studio méticuleux qui cristallise la musique instrumentale improvisée et inclus un ensemble conséquent d'instrumentistes (dont sept violonistes) dans la composition. Laughing Stock adopte un style plus minimaliste que ses précurseurs. On le qualifie, actuellement, d’album post-rock, qui, a influencé certains groupes comme Tortoise, ou encore Mogwai.


L’aventure Talk Talk s’achève en 1992. Paul Webb et Lee Harris fondent O.rang, tandis que Tim Friese-Greene enregistre son album Heligoland. Mark Hollis publie, en 1998 un album solo éponyme, afin de remplir le contrat qui liait toujours Talk Talk à sa maison de disque. L’approche musicale est identique à celle des deux derniers albums de Talk Talk et est bien accueilli par la critique, mais Hollis disparaît de la scène musicale peu après sa sortie.

 

En 2002, Paul Webb, collabore, sous le nom de Rustin Man, avec Beth Gibbons (la chanteuse de Portishead) et sort l'album Out of Season, alors que Lee Harris apparaît sur l’album ///Codename: Dustsucker de Bark Psychosis (autre fondateur du mouvement post-rock) en 2004.


Outre son album épuré et intimiste de 1998, on a vu Mark Hollis apparaître aux côtés d'UNKLE et jouer du piano sur la piste Chaos de l'album Psyence Fiction, paru la même année, ainsi que sur l'album AV1 de Phill Brown et Dave Allinson, sous le pseudonyme de John Cope.


Depuis 1998, Mark Hollis est donc en retraite musicale, déçu sans doute par l’industrie du disque. Ou peut-être, est-il arrivé  à la quintessence de son art ? Parti de morceaux chargés en sons synthétiques et lié à des contrats d’usines musicales, il a conclu par à un album très personnel (comparé aux œuvres d’Arvo Pärt), très épuré, voir silencieux, sur un label qui l’a libérer des contraintes de l’industrie.


Peut- être œuvre-t-il quelque-part en silence… ?

 

 


Musicalement,

 


DoRéMich

 

 

 

Talk Talk- Talk Talk

 


 

Talk Talk-Life's what you make it

 

 


 

 

 Talk Talk-Such a shame

 


 

Talk Talk-After the Flood

 

 


 

 

Talk Talk - I believe in you

 

 


 

Publié dans Rock

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
Merci pour ce magnifique partage. Talk talk était vraiment un très bon groupe. Mark Hollis avait vraiment une voix exceptionnelle, un talent, même en tant que musicien également. Sa voix me transporte. Je ferme les yeux et j'écoute Talk Talk. Dommage que ce groupe était moins connu et un peu sous estimé. Vraiment dommage "It's a shame.
Répondre
F
Un hommage à Mark Hollis et sa bande avec cette adaptation animée de la chanson "Desire" tirée de l'album "Spirit Of Eden" sur Youtube :<br /> https://www.youtube.com/watch?v=GiyCW6ihV5c
Répondre
D
comment joindre mark hollis par e-mail merci mon e-mail f.denis236@laposte.net
Répondre